Accueil > Liens > Le mystère des rorquals communs aperçus aux alentours des côtes atlantiques françaises ?
> 2 septembre 2022, un rorqual commun, la plus grosse des baleines qui fréquentent les eaux françaises métropolitaine, est retrouvé échoué à l’île de Sein.
> 10 septembre, un autre s’échoue sur la commune de Tréguennec dans le Finistère sud.
> le 19 septembre, un autre rorqual commun est échoué mais encore en vie, sur les côtes du Finistère à Ploeven.
> En août, des individus sont signalés par des pêcheurs et plaisanciers, à la pointe de Bretagne. Les explorateurs du séjour OSI « Dauphins des archipels français » ont pu croiser deux individus d’une baleine plus petite, le petit rorqual, vers l’archipels des Glénan, à 12 miles nautiques des côtes.
> Dans le sud du golfe de Gascogne, même surprise. Le 16 août, les passagers d’Atalaya, navire de whale watching affrété par Explore océan, sont surpris par un petit groupe de trois rorquals communs, à quelques miles d’Hendaye. Ces animaux ont été observés durant plusieurs jours, sur ce secteur ainsi qu’un peu plus à l’ouest, près de Bilbao, et toujours en zone très côtière.
> Le 11 septembre, par des petits fonds de 125m, à 12 miles nautiques de la côte, de nouveau, Atalaya croise deux rorquals, cette fois il s’agit du rorqual bleu, observation extrêment rare car cette animal ne fréquente pas ou peu cette zone.
Y-a-t-il un appauvrissement des ressources alimentaires ?
Les individus échoués à Tréguennec et à Ploeven semblent amaigris !
Une autopsie devrait apporter des informations si elle est réalisée au plus dans les 3 jours qui suivent l’échouage.
Le 11 septembre, face à Hendaye, l’observation d’un des rorquals a été distraite par une chasse de petits thonidés, des germons probablement, poursuivant de petites proies. Une ressource alimentaire présente donc, à ce moment précis mais les rorquals bleus ne semblaient pas s’alimenter, à moins que notre présence ne les ait perturbés quelques dizaines de minutes.
Pourquoi ces individus, les plus gros cétacés des côtes atlantiques françaises et de la Manche, s’observent-ils si proche des côtes ? Quels phénomènes poussent ces animaux à prendre tant de risques (pollution chimique, sonore, collision etc) ?
Depuis 2019, chaque année enregistre un nouveau record d’échouage pour ces baleines. Aucune explication n’est à ce jour privilégiée même si plusieurs hypothèses sont avancées.
Pollutions sonores liées aux champs éoliens ? il n’y en a pas dans le sud du golfe.
Perturbations liées à la forte fréquentation touristique des milieux côtiers ? et, en corrolaire, le développement de supports nautiques motorisés toujours plus nombreux, sans aucune information des vacanciers sur la faune sauvage et les menaces qui les guettent.
En 2021, un cadavre d’un jeune cachalot croisé à 25 miles des côtes par le catamaran d’Explore Océan avait été signalé. Il est majeur pour les autopsies, d’intervenir dès l’échouage. Ce signalement pouvait permettre d’anticiper le lieu et la disponibilité des équipes pour intervenir.
Au-delà des questions sur l’origine de la présence de ces baleines si proches des côtes, des échouages de plus en plus fréquents, il faut souligner l’intérêt des signalements effectués par des acteurs des sciences participatives, de certains prestataires de whale watching et plaisanciers avertis tant pour contribuer à la connaissance que pour faciliter le travail des agents du Réseau National Echouage par le signalement d’ observation en mer d’un animal malade ou mort.
Anne Littaye
Responsable du programme CETIS pour Objectif Sciences International
Guide naturaliste pour Explore Océan
Des formations ouvertes à tous sont également organisées et pourraient être proposées à ceux qui pratiquent la voile régulièrement ou pas pour étendre l’effort de surveillance. L’association Objectif Sciences International développe la fréquence de ces séjours « Biscaye, la baleine des basques » à Hendaye et « Dauphins des archipels français » pour contribuer à ces observations des changements écologiques en cours. L’association met en œuvre ses programmes de sciences participatives en voilier pour limiter l’impact sur cette faune sauvage déjà fragilisée, et sans mise à l’eau pour nager avec les dauphins.