Accueil > Actions et journaux de bord > Journaux de Bord des Opérations > Vacances Scientifiques > Embarquement pour le séjour Dauphins des archipels du 6 au 13 août 2023
Le Journal de Bord
Dimanche soir,
nous avons débuté notre aventure maritime avec l’équipe dynamique d’OSI, composée d’Anne, notre océanographe et de Guillaume notre skipper.
Nous les avons rejoints au port de Lorient où le célèbre festival interceltique sonnait dans toutes les rues. Fêtes, cortèges, et musique rythmeront la vie de la petite ville de Lorient pendant plus d’une semaine. Cette année, c’est l’Irlande qui est à l’honneur. Après un repas traditionnel composé de crêpes et de cidres, nous sommes partis nous coucher au son des instruments traditionnels.
Lundi matin,
réveil difficile mais motivé après une nuit animée. Nous préparons le voilier et nous nous mettons en route pour l’île de Groix ainsi que le port Saint Nicolas dans lequel nous allons mouiller l’ancre pour la nuit. En perspective pour la journée, grand beau et brises légères, temps idéal pour l’observation des cétacés.
Nous sommes sorties de la baie de Lorient pour passer devant les 4 ports de la ville, un port de plaisance, un port de commerce, un port de pêche, et un port militaire. D’ailleurs le nom de Lorient viendrait de son activité commerciale durant le 17e siècle. En effet, Lorient était un port très important abritant la compagnie des Indes ; son nom vient de L’orient.
Mais revenons à notre activité scientifique ... la chance est avec nous, dès le début car nous apercevons déjà des dauphins communs. Très sociables, ils sont venus proche de notre voilier et sont restés un petit moment avec nous.
Mardi,
réveil dans la magnifique crique de Port Saint Nicolas, au son des pêcheurs matinaux et des goélands. Nous sommes partis de bonne heure en directions de l’archipel de Glénan
Après plusieurs heures de navigations, nous sommes arrivés à l’île des Moutons ;
nous avons décidé d’explorer une des iles de l’archipel. Au programme, ramassage de coquillages, trésors de voyages et observations de la faune, avec comme spécimen des goélands marins, des goélands argentés, des limicoles et des huîtriers pies. Entre les rochers, se trouvaient des Bernard l’Ermites (crustacés) ainsi que des gastropodes (des mollusques) en attente de la marée haute.
Mercredi 9 août
Départ ce matin à 8h, la journée s’annonce longue pour rejoindre le mythique phare Ar-Men, puis l’île de Sein.
Après un départ sur une mer de soie froissée aux couleurs pastel, irisées la veille, c’est une ambiance ouatée qui nous couvre toute la matinée, nous sommes emmitouflés entre ciel et mer, dans le brouillard réduisant notre visibilité.
C’est dans ce décor feutré que nous croisons, les uns après les autres, des dauphins communs bien indifférents à notre bateau.
Sont-ils lassés de nous voir ? Si la vue de leur belle cape grise et blanche et des petits collés à leurs mamans nous réjouis toujours, nous sommes nous aussi un peu lassés du manque de diversité.
Aujourd’hui, nos espoirs de croiser les grands dauphins, et pourquoi pas des rorquals ! monopolisent notre attention.
L’après-midi se languit sous un franc soleil mais aucune observation. Seul le brouhaha du moteur tantôt nous tire de notre léthargie tantôt nous berce.
Le phare Ar-men approche, majestueux. On profite de la belle lumière pour faire une séance photos « passer Ar Men c’est presque aussi glorieux que de passer le Cap Horn » avant de pouvoir enfin profiter d’un poil de vent, pour couper le moteur.
Quelques dauphins communs nous accueillent à l’ile de Sein. Nos lignes de pêche accrochées à l’arrière du bateau restent désespérément vides, les pommes de terre attendront.
Pas de harengs, plus de vent, toujours pas de Grand Dauphin, la boulangerie fermée... nous arrivons au mouillage sans fanfares ni trompettes.
Dernier virage avant l’accès au mouillage, puis à la plage, quand, soudain, les voilà ! Les habitants permanents de l’île ! Notre mouillage attendra, on redémarre tout schuss pour tenter de rattraper ces Grands Dauphins. Leur vitesse est rapide, c’est l’heure du dîner. Devant notre ténacité deux individus, dont un jeune, viennent nous saluer. C’est bref mais intense ! Ils sont trop rapides pour nous, le courant est violent et pour nous aussi c’est l’heure de manger. On capitule après presque une heure de poursuite.
La journée a commencé dans la brume, elle se termine par un magnifique coucher de soleil et un ciel bien dégagé.
Jeudi 10 août
Réveil avec le soleil, et un petit bain matinal pour Laura.
Découverte ensuite de l’ile de Sein et de ses petites ruelles colorées. Nous sommes arrivés vers un petit café-céramiste qui a ouvert ses portes pour nous. A l’arrière du café se trouvait une exposition de photographies ainsi que de peintures réalisée par le tenant du café. Ce dernier fort sympathique nous a expliqué l’histoire animée de la Belle Époque de Sein ainsi que sa géographie. Avec son ami, ils ont découvert par satellite lors d’une expédition un ancien port proche du phare de Sein (9m sous l’eau) qui datait d’il y a quelques milliers d’années.
Après avoir bu notre café sur une petite terrasse, nous sommes repartis, direction le voilier, pour la suite de notre aventure.
Il a fallu attendre que le brouillard tombé brutalement se lève avant de prendre la route.
Peu d’observations aujourd’hui et une arrivée tout aussi brumeuse à Ouessant, petite baie tout droit sortie d’un film. Nous avons cuisiné un bon chili con carne avec la musique jazzy d’Antibadas. Que demandez de plus ! La suite au prochain épisode.
Vendredi 11 août
Nous nous sommes levées de bonnes heures pour aller visiter l’île d’Ouessant. Au programme ravitaillement urgent de pain pour Adeline car il n’y a plus de pain à bord, mission commission également pour le bon repas de ce soir (poisson et pommes de terre) ainsi que visite du phare d’Ouessant.
Après une course poursuite rocambolesque en vélo, nous sommes enfin arrivées au phare. Manque de bol, visibilité très faible, nous avons failli passer à côté du phare sans l’apercevoir. Pour cause, le brouillard s’est levé et cela compromet fortement nos chances de partir pour l’observations des cétacés. Nous nous posons à une jolie terrasse et attendons le feu vert du commandant en chef Guillaume.
Après notre café et une bonne douche, nous repartons en direction l‘archipel de Molène. En route, nous croisons plusieurs groupes de dauphins communs dont un juvénile tout seul, étrange. Cela nous interroge grandement car en temps normal, les dauphins se déplacent toujours en groupe ; si l‘un se retrouve tout seul, cela veut dire qu’il malade ou bien blessé. Après plusieurs minutes de fouilles afin d’essayer d’apercevoir ses congénères, sans succès, nous décidons de poursuivre notre route.
Arrivée au port tardivement ce soir, nous profitons de prendre le temps pour cuisiner le poisson acheté ce matin ainsi que les pommes de terre au four. Et qu’à cela ne tienne, pour notre dernier soir en mer, petite virée nocturne sur l’ile.
Samedi 12 août
Direction Brest, le temps est maussade tout comme nous à l’idée que tout cela prenne fin et bien que nous soyons attendus dans le monde des terriens.
RAS sur notre chemin, une arrivée musclée au port car le vent s’est bien levé.
Nous prendrons le temps de quelques activités scientifiques tranquillement dans le carré. Nos longues navigations ne nous avaient pas laissé le temps d’aborder tout les sujets qu’Anne souhaitait partager.
Et puis, comme cela est souvent le cas, rangements, nettoyage, train pour Adeline, petites courses pour un dernier dîner breton.
RDV est pris pour venir au Forum de Genève.