Accueil > Actions et journaux de bord > Journaux de Bord des Opérations > Vacances Scientifiques > Embarquement pour le séjour Dauphins des archipels du 11 au 18 aout 2024
Le Journal de Bord
Depuis l’aube du 11 aout, Jethou II attend son équipage sagement. Orphelin de son skipper Guillaume qui fait une pause pour la journée, seule Anne l’intrépide aventurière, amie des dauphins, et notre directrice du séjour occupe ses quartiers, afin de préparer ce qui s’apprête à être, je l’espère, une semaine d’anthologie.
Aux alentours de 15h30, le premier matelot (moi) monta rejoindre Anne sur le bateau, suivi par le reste de l’équipage dans l’après-midi. Tous réunis, il était temps de faire un peu connaissance. Pour ce faire, Anne nous concocta un petit jeu éducatif sur l’impact de différents événements météorologiques sur la fonte des glaces. En plus d’avoir passé un bon moment ensemble, nous avons appris que prendre un glaçon dans sa main pouvait le faire fondre, et que mettre du sel dessus peut mener à en réduire sa taille dû à l’acidité du NaCl (les aguerris de chimie comprendront).
Ensuite, nous avons festoyé autour d’un bol de taboulé cuisiné par notre chère aventurière. Un pur dé-lice !
Nous nous sommes ensuite risqués dans les tréfonds du port de Lorient, avec comme mission de trouver un endroit pour se doucher. En vue de nos rares escales, il était en effet sage de notre part de prendre cette précaution. L’accueil du bureau du port fut salvateur, notre hygiène l’en remercie.
Au retour sur le Jethou II, une séance fut improvisée sur le thème de la faune marine bretonne, des nœuds de marins et des menaces sur les écosystèmes ; tout cela en jouant à un jeu des 5 familles réalisé par un équipage de l’été 2023 !
Grâce à leurs observations et savoirs, nous avons appris la crise de lisier de porc et ses marées vertes, mais encore la présence du puffin des anglais.
Nous nous sommes achevés autour d’un Kems et d’une nuée de moucherons (et c’est peu dire).
Bref, beaucoup de paroles pour ne rien dire, l’énergie du groupe est excellente, une alchimie plus qu’étonnante, le séjour s’annonce décidemment phé-no-mé-nal !
Joshua
12/08 : Une première
Dès le doux matin, nous nous sommes réveillés au charmant son du réveil d’Anne, un morceau de Keith Jarret !
Puis nous avons pris un délicieux petit déjeuner pour nous préparer mentalement à prendre le large.
Nous avons fait la rencontre incroyable du fabuleux marin : Guillaume, qui nous supportera « théoriquement » ( sauf quand Lisa et Romane prennent la barre), jusqu’à la fin du séjour. Nous avons enfin mis les gaz, direction l’archipel de Glénan.
A la sortie du port de Lorient nous sommes tombés nez à nez avec un ciel grisonnant, oulaaaaa. Et l’orage fut.
Miséricorde, une pause s’impose à Port-Lay sur l’ile de Groix, pile juste le temps de manger du taboulé (oui le même…). Après la répartition des tâches nécessaires au bon fonctionnement du voyage (une équipe « observation » équipée de jumelles et une équipe « navigation » chargée de sieste et de survie), le périple reprit sur l’air mélodieux d’une musique de Renaud.
Et le miracle arriva. 3 groupes de dauphins communs nous ont laissés apercevoir leurs talents de voltige.
Ma-gni-fique. Bref, une belle petite journée ou presque tout le monde s’en est sorti vivant (lequel est mort ?). Nous finissons donc la soirée autour d’un bon risotto, de creamcheese et de petites anglaises, dans le paysage paradisiaque de l’ile de Glénan.
Bisous
Plume et Tess
Cette journée pleine de « rebondissements » s’achève enfin…
AU petit matin, nous apprenons à « cracher dans la mer », et oui, pour se laver les dents !
Nous avons passé une longue journée plus ou moins sous la pluie mais l’ambiance reste néanmoins au rendez-vous avec entre autre du Kenji et du Sabrina Carpenter !!!
Nous avons vu tellement d’animaux durant cette fabuleuse journée que même un poisson lune a attiré notre attention. Nous avons tout de même fait la rencontre de plusieurs dauphins communs, dont un très jeune que nous avons particulièrement ému.
Nous sommes arrivés au port d’Audierne aux alentours de 20h, peu avant d’être envahis par des anglais (qui ont décidé de choisir notre bateau afin d’accoster au ponton du port) ; nous avions dû attendre 1h à l’entrée du chenal que la marée veuille bien monter un peu.
L’intégralité de l’équipe n’était pas pleinement présente lors des manœuvres d’entrée au port ; en effet les plus valeureux s’affrontaient autour d’un petit jeu de carte.
Nous vous donnons donc rendez vous demain soir pour connaitre la suite de nos fabuleuses aventures qui commenceront (nous venons de l’apprendre) au lever du soleil !!
Romane et Lisa
Le réveil le plus tôt de la semaine fut d’une rare violence, malgré la douce musique classique qui nous a sorti des bras de Morphée. Anne avait pris des précaution !
Avant de mettre les voiles, hier (oubli 13/08), un filet Manta a été mis à l’eau pendant une demi heure afin de récolter un échantillon marin réservé à l’analyse de l’eau (teneur en microplastiques, algues, micro-organismes, etc.).
Après cela, il est possible de résumer la matinée aux retrouvailles avec notre cher dieu des rêves ainsi que quelques interludes vomissements et crises (tout le monde s’en est sorti (presque) entier pas d’inquiétudes).
Cependant, les dauphins priment sur le repos, donc deuxième réveil, toujours aussi compliqué, pour notre équipe d’intrépides moussaillons pour l’apparition d’une dizaine de dauphins communs accompagnés d’une pluie de rayons de soleil vivifiants. L’effort est fait, le soleil pointe le bout de son nez, l’heure est au repas !
Un paquet de Brets, des sandwichs et des madeleines font notre bonheur. Ce petit temps de réconfort fut d’une telle beauté que Jethou II décida de le partager. En effet, nous lui avons donné la liberté du choix du cap (personne de tenait la barre (mais le cap était mieux suivi que lorsqu’on la tient)) ; ce fut le moment le plus doux de ce début de semaine.
A l’orée de l’île de Molène, près de Ouessant, nous avons eu la chance de croiser le chemin d’un couple de Grands dauphins.
Notre journée s’est achevée autour d’un chili sin carne préparé par notre chère Anne. Vendu comme peu épicé, les visages de chacun se sont teintés de rouge au seul contact des lèvres avec les légumes. Un plat marquant pour terminer une traversée de plus de 10 heures à 45° (veuillez vous référer au titre du jour) mais riche en émotions.
Flora et Joshua
15/08 : Gris.
ALERTE SPOILER !! : émotions une grasse matinée (8h30) mais cette bonne humeur collective c’est peu à peu transformée en larmes, LE légendaire « crachin breton ». Nos âmes etaient plus grises que le ciel et nous étions frigorifié par ce temps merveilleux, une spécialité de la côte nord finistère.
Les courants et le vent nous ont aidé à limiter notre peine par une vitesse du voilier jamais égalée ; Anne nous a raconté des histoires sur les phares locaux dont le plus haut d’Europe en pierre, celui de l’Ile Vierge.
Une fête animée le port de l’Aberwrac’h mais nous avons préféré passer l’après-midi dans notre home sweet boat, à préparer notre surprise de fin de semaine.
Grosse nuit, seconde grasse matinée en perspective.
Tess et Plume
16/08 : Rayon de soleil en vue
Enfin un peu de chaleur extérieure pour avant dernière étape : Aberwrac’h à l’île de Batz. La mer est un lac, sans vague.
Ce silence doit peu nous ressembler alors musique !
Nous avons été ébranlé dans notre univers feutré par un groupe de dauphins, encore des dauphins communs. Ils devaient comme nous, pas envi d’être dérangés, ils nous fuient.
Quelques heures plus tard, l’ïle de Batz se profile, le vent s’est levé en même temps que le brouillard. Encore du thon et des oiseaux en chasse. Pas d’ailerons.
Un petit coup de filet Manta, pour doser les microplastiques.
Une fois amarré, nous regardons notre récolte à la loupe binoculaire : le monde inimaginable du microplancton.
Il est temps de jouer tout de même, alors à demain.
17/08/2024 : une grosse dernière rencontre océanique
C’est partie pour le tour de l’ile de Batz, à contre courant au début, pas facile la navigation.
Anne avec son oeil de fou de bassan nous ordonne de changer un peu de cap vers une vollée de fous et de puffins. Un énorme festin : écailles, plumes et splash de dauphins. Guillaume a pris la barre car nous sommes tous au spectacle ! La loi de la nature sauvage.
Une fois le spectacle terminée, cap sur Roscoff, notre escale finale.
Le carré du voilier se transforme en atelier créatif pour la réalisation de la carte de notre expédition.
Mais le temps nous rattrappe, alors une partie de l’équipe s’arme de balai, sceau, tuyau pour le grand ménage.
Un autre spectacle nous attend : concert et feu d’artifice sur le port de Roscoff.
Dimanche 18/08 : ce n’est qu’un au revoir
Bus, train, voiture, séparation mais les sourires et les promesses
Belle expérience cette vie confinée sur l’infini de l’océan !
Bon, question observation, nous avons expérimenté les limites du possible : trop de vagues ou de brouillard donc peu de détectabilité des animaux. Le petit nombre d’observations et le peu de biodiversité n’est pas remis en cause, pas de catastrophisme mais, pas toujours possible de combiner visibilité, faible vague, courants de marée aux bonnes heures et biodiversité de cétacés. Ces limites font parties de l’apprentissage tout comme la patience.