Introduction

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Le Journal de Bord

JOURNAL DE BORD 07/07/2024
Ce matin, nous avons pris un petit déjeuner très diversifié, il va falloir tenir la mer. Puis nous sommes partis quand Franck, notre skipper est arrivé, direction l’ile anglo-saxonne de Jersey. Sur la route, à proximité de la pointe de l’ile, nous avons aperçus 3 dauphins ; notre excitation est à son paroxysme mais ils ont été indifférents à notre présence. Au même moment, le ciel noircit, une violente averse se prépare ; à trainer pour retrouver ces dauphins, elle sera pour nous !
Chacun notre tour, nous avons pris la barre du voilier, réglé les voiles. Finalement, nous avons mis l’ancre pour la nuit, dans l’anse Sainte Catherine.
Une fois l’amarrage terminé, nous avons discuté des informations que nous avons récoltées durant cette journée, puis analysé les conditions météorologiques. Nous avons trouvé ce premier jour très enrichissant et ludique malgré les conditions hivernales. Un jeu de cartes pour finir la journée dans notre cocon, dans le carré du bateau, bercé par les vagues.

JOURNAL DE BORD 08/07/2024

Après cette nuit passée à Jersey, nous avons pris la mer en direction du port de Saint Pierre à Guernesey.
Quelques instants après notre départ, nous avons aperçu un groupe de 6 grands dauphins : observations, vidéo, photos des ailerons. Etaient ce ceux d’hier ?
Malheureusement, nous n’avons pas croisé d’autres individus au cours de notre traversée mais la pluie et le vent ne nous ont pas lâché, rendant l’observation plus aléatoire.

Nous mettons à l’eau le filet Manta, pour filtrer l’eau de mer afin de doser la quantité de microplastiques. Moins émouvant que les dauphins mais bons, démontrer l’impact des activités humaines sur l’environnement est utile pour tenter d’améliorer la situation.
Surprise ! des milliers de tout petits crabes gris transparents grouillants au fond du collecteurs ! Impressionnant, pas très nourrissant mais tout de même un peu de vie.
Trois aux manœuvres du bateau, trois à la veille de cétacés, c’est notre organisation. Arrivés à Saint Pierre, nous avons effectué une balade pluvieuse dans la ville, sur les traces de Victor Hugo et de la Reine Victoria.

Grosses douches et résultats du BAC. Banco, mentions, soulagements, déceptions, informations, commentaires, rétrospective de l’année……un bon chili mitonne.

JOURNAL DE BORD 09/07/2024

Ce matin nous avons pu prolonger notre sommeil en se levant à 9h. Puis, pendant qu’une partie de nos vêtements sont au séchoir, d’autres aiguisent leur anglais à la boulangerie. Une peu de sciences : entrer dans les bases de données, les observations méduses, photos d’ailerons de Grand-dauphins (leur marque d’identité individuelle).
Puis nous avons déjeuné avant de repartir, le temps s’est calmé.
Nous avons navigué pendant plusieurs heures en essayant de trouver des cétacés. Mais nous avons uniquement aperçu un aileron en fin de traversée sans pouvoir l’identifier. Nous mouillons l’ancre à Serk pour y passer la nuit. Petit jeu de memory sur la photo identification.

JOURNAL DE BORD 10/07/2024

Ce matin le réveil a sonné tôt, cap sur Aurigny ! Nous partons explorer de plus grandes profondeurs dans l’espoir d’observer de plus gros cétacés ou tout du moins une plus riche biodiversité.

Que des habitants à plumes quelques rares des fous de Bassan ainsi qu’un macareux. Très étonnant, très très étonnant, l’environnement géographique est propice, de grosses colonies aviaires occupent ces îlots isolés des Casquets et de Aurigny ?

Arrivé à la limite de l’ »autoroute de la Manche » et son défilé de cargos, demi-tour vers Serk où nous avons prévu de passer une deuxième nuit. A proximité de notre point d’arrivée, deux dauphins nous ont accueillis. Il s’agissait de deux juvéniles, certainement éloignés de leur groupe et se montrant peu curieux à l’égard de notre bateau.

Une fois l’ancre posée dans une baie tranquille, nous avons profité du beau temps (enfin) pour sortir l’annexe et mettre le pied à terre (ça tangue plus sur terre que sur mer !). Direction, le petit village de Sercq, composé majoritairement de tracteurs et de chevaux.
De retour sur le bateau, nous avons pris notre premier dîner en plein air en profitant de la belle vue, sous l’œil inquisiteur d’un goéland !

JOURNAL DE BORD 11/07/2024

Après cette nuit passée à Serk, cap vers la capitale de Jersey : Saint Helier.
Tiens, quelques méduses, des Rhizostome pulmo !
Le soleil a accompagné notre traversée, permettant ainsi de faire miroiter l’étendue d’eau qui s’offrait à nos yeux. Cela change complétement la perception de l’aventure en mer !

Et, une bonne visibilité a porté ces fruits car nous avons pu admirer un groupe de dauphins communs, très étalés, très fuyant ! Décidément, nous vous confirmons, le Brexit a bien eu lieu !

Nous avons mis à l’eau le filet Manta afin d’envoyer l’échantillon récolté pour une évaluation de la pollution aux microplastiques. Du rouge, du bleu, au milieu de petits cténaires.
Une fois arrivés au port, nous sommes allés piquer une tête à la piscine municipale pour nous rafraichir (c’est de l’humour anglais). Puis, pour marquer le passage à la majorité de Louise, nous sommes allés au pub, avant de le refêter lors du diner ! Plus, le résultat du brevet avec mention d’Emeric.
Nous avons ensuite été très heureux de retrouver l’eau propre, chaude et réconfortante d’une bonne douche avant de nous coucher !

JOURNAL DE BORD 12/07/2024
Cap sur Granville en passant quelques heures à Chausey. Il fait beau, nous prenons goût à notre expédition, dans ses conditions soleil et peu de vent. Chacun à ses rêveries, balancés par les mouvements du bateau. Plus personne à la barre, le pilote automatique se débrouille tout seul !

Le temps est suspendu, c’est la magie du bateau et de l’espace infini qui s’étend autour de nous.
Rien, ni oiseau, ni cétacé, ni poisson mais nous sommes bien, heureux d’être là.
Chausey, des milliers de cailloux, milieu d’après-midi, soleil. Nous avons préféré faire les lézards et ne pas aller faire le tour de l’ile principale, après un goûter, cela va de soi. Nous avons tant de choses à nous raconter et la semaine est passée trop vite.

Diner au soleil, puis de batchata, puis cap sur Granville, sous le rougeoiement du soleil couchant. Une fois l’archipel dépassé, musique à fond : les grands tubes des années 70’.

Un début de séjour sous la grisaille, une fin de séjour haute en couleurs

JOURNAL DE BORD 13/07/2024
Rangements, nettoyage, départs et un petit commentaire sur la semaine.

Très grand plaisir d’être ensemble, d’avoir inclus dans notre groupe Bérénice.

Très grande découverte d’avoir expérimenté pour certains, la vie en bateau, une petite coque de noix à l’espace restreint : monter les voiles, tenir la barre, affaler les voiles, mettre l’ancre et ces courants de marée nous contraignants dans les horaires, parfois matinaux ! mais, vivre suspendu entre ciel et mer, hors du temps, unique !

Semaine riche en évènements sociaux et individuels : second tour des élections législatives, baccalauréat, Brevet, Bac classe première, parcours sup……anniversaire. Des tournants marquant dans une vie.

Bonne transition, les tournants, pour revenir au côté « sciences » du séjour :

Toujours magique de voir des cétacés en milieu naturel mais Anne est inquiète. Certes les conditions d’observation, liées à la météo, n’ont pas été bonnes les premiers jours, mais si peu d’oiseaux, si peu de biodiversité.
Discussion sur le port avec des habitués de la région : il n’y a plus rien ma pauvre Lucette ! plus d’insectes dans les jardins, plus d’oiseaux, plus de cétacés, un vide qui met mal à l’aise. C’est une tendance de longue date, on le sait, on en parle mais cette année, c’est flagrant pour ne pas dire révoltant !

Le dimanche après-midi, le Groupe d’Etudes des Cétacés du Cotentin était sur le port. Même constat, même interrogation. L’apport des prospections OSI dans cette région est d’explorer plus au large que ne le font les experts en zodiac et la majorité des plaisanciers. Peu de cétacés à la côte, peu au large, mais, de plus en plus nombreux, pour les dauphins communs, dans les eaux anglaises, à la pointe sud-ouest, du dire des naviguant ayant croisés dans ce secteur depuis le début de l’été.

Mais, pas pour les oiseaux : est-ce le contre coup de l’épisode intense de grippe aviaire de l’été 2022 ?

Il va falloir croiser toutes ces informations mais, les changements sont là, visibles. Il est extrêmement important d’en être témoin et de ne pas vivre que la déception d’avoir observé si peu d’animaux.

Point positif : nous avons observé des jeunes, il y a donc une reproduction et une continuité assurée. Dans quelle mesure ?

Si les animaux ont changé d’aire de répartition, c’est rassurant.

Nous avions envisagé pour cette expédition d’aller jusqu’à la côte anglaise, pour justement, prospecter plus loin et alimenter cette hypothèse. La météo n’a pas permis de réaliser ce plan ; cela souligne toute la difficulté des expéditions et de la collecte d’observation.

Ces deux questions sont à explorer. Si cela se confirme, ces hypothèses sont rassurantes car elles signifieraient une adaptation de la part de ces animaux. Moins accessible à nos regards mais, c’est un peu une revanche ?
Pollution aux microplastiques ? la moindre goutte d’eau en contient. Il faut soutenir ces actions pour crier plus fort !
Les méduses ? Très peu cette année, ce qui s’explique par la météo avec de nombreux coup de vent et des températures inférieures à la normale.
En sciences, chaque expédition, chaque expérience apporte un résultat : de nouvelles questions.

Merci à tous et au plaisir

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