Le Projet

Le voilier de notre équipe Dauphins des archipels quitte Saint Malo le 22 à l’aube. Le plateau des Minquiers, Ouest Jersey, Guernesey, notre destination du jour. Un premier fou de Bassan mort, puis un autre, puis un autre. Le lendemain, route vers Aurigny, la seconde grande colonie de Fou de Bassan après celle des Sept Iles dans les Côtes d’Armor. Un cadavre toutes les 45 min !

Consternation et inquiétude
Appels téléphoniques à différentes associations pour comprendre. La réponse tombe : Grippe aviaire.

Le virus de cette maladie est présent depuis 2006 en Europe mais jusqu’ici, il a touché principalement les élevages. Début juillet, la plus grosse colonie d’Europe de Fou de Bassan est touchée au nord de l’Ecosse. Début août, quelque cas sont détectés en France sur des élevages et sur l’avifaune marine.

Vers la mi-août, tout s’accélère.

Les virus sont hautement mutagènes et cette fois, une forme virale touche plus particulièrement l’avifaune marine et particulièrement les Fou de Bassan. Il semble que l’avifaune sauvage terrestre ne soit pas ou peu touchée par ce virus pour cet épisode viral. Par contre, le succès de la reproduction a été très faible pour de nombreuses espèces.

Le fou de Bassan, le plus grand oiseau marin d’Europe avec 1.80m d’envergure est très grégaire, ce qui peut expliquer la rapidité de la transmission du virus. Les femelles ne pondent qu’un œuf par an.

Le lendemain, sur le trajet entre Aurigny et Jersey, nouvelle surprise ; nous croisons des eaux colorées, rouges foncées. Ce phénomène est connu ; il est la conséquence d’une efflorescence importance d’espèce phytoplanctonique. Selon l’espèce, ces eaux peuvent être toxiques ou à minima, entrainer une anoxie de l’eau. Etant équipé du matériel nécessaire à l’échantillonnage des eaux et du protocole spécifique, nous effectuons un prélèvement pour le programme PHENOMER mis en place par l’IFREMER.

Pas d’information à ce stade sur l’espèce en cause ni sur la toxicité et pas de lien entre les phénomènes mais le cumul des observations inquiétantes échauffe l’esprit de nos explorateurs en herbe.

Nos observations d’oiseaux morts, d’eaux colorées et de constats de comportements non vertueux de la faune sauvage ont été transmis aux autorités de Jersey et à l’OfB. Nous sommes fières de notre petite contribution, au moins au triste constat.
Une fois l’état des lieux réalisé par les experts, nous reprendrons contact avec eux pour savoir dans quelle mesure nous pourrions contribuer à surveiller voire favoriser le recouvrement des populations de Fous et autres oiseaux marins.
En 2023, nos expéditions devraient nous permettre de sillonner de nouveaux les eaux Bretonnes, celles de la Manche et celle d’Ecosse, grâce à votre participation.

Nous publierons durant l’automne le bilan des observations 2022 sur la mégafaune marine, cétacés et avifaune. Suivez-nous sur nos sites :
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Avant de finaliser ce bilan 2022, des expéditions d’automne auront lieux, dans le sud du Golfe de Gascogne (séjours Biiscaye). L’avifaune marine de secteur n’est pas encore touchée par le virus mais l’automne est aussi synonyme de migration, alors, ces expéditions seront une opportunité privilégiée de veiller aux impacts éventuels. Venez nous y aider.

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