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Biscaye, la baleine basque en septembre 2022

La sud du golfe de Gascogne est fréquenté régulièrement par une quinzaine d'espèces de cétacés. Que se passe t-il en septembre ? Voir descriptif détaillé

Biscaye, la baleine basque en septembre 2022

La sud du golfe de Gascogne est fréquenté régulièrement par une quinzaine d'espèces de cétacés. Que se passe t-il en septembre ? Voir descriptif détaillé

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Le Journal de Bord

• Dimanche 18 septembre 2022
Dimanche 17h00, nous nous sommes tous retrouvés devant la gare de la ville côtière de Saint-Jean de Luz. Nous avons fait connaissance et sommes partis vers la superbe demeure traditionnelle basque où nous allions partage cette semaine. C’est autour d’un jus de pomme que nous avons continué à faire connaissance en utilisant également des jeux de présentation. Nous avons pris nos quartiers et nous avons partagé un repas typique d’un accueil basque. LA soirée s’est poursuivie autour de discussions agréables et très animées.

Roland et Isabelle

• Lundi 19 septembre 2022
Afin d’être me plus pertinent possible dans nos observations, nous avons appris à manier les jumelles à compas, avec leur boussoles et leurs graduations. Ensuite, nous avons fait une jeu d’observation collective qui nous a mis en évidence l’importance d’être très précis et détaillés dans la description des choses observées. Nous avons enchainé avec une lecture détaillée de la carte marine de la région : lignes de profondeurs marines, récifs immergés et émergés, indications côtière, zone particulière, etc. L’après-midi, nous avons fait notre première sortie en mer pendant 2 heures depuis le port d’Hendaye et le long de la côte espagnole. Nous avons cherché avec et sans jumelles, des traces de vie, à terre, en mer et dans les airs. Ca a été l’occasion d’appliquer notre formation sur la manipulation des jumelles : bien indiqué aux autres la direction des choses observées (orientation donnée par la boussole), et également la distance à l’aide de la graduation verticale à l’intérieur des jumelles.*

Certains d’entre nous ont approfondi leurs compétences photo, avec les spécificités de la prise de photo depuis un bateau. Nos avons observé, en particulier, des oiseaux marins (pas de cétacés vus aujourd’hui !!) : des goélands argentés, des cormorans, des puffins, etc., sur l’eau, dans les airs et regroupés sur les rochers de la côte espagnole. Une fois rentrés dans notre demeure basque, nous avons débriefé de la journée et fait le briefing pour les 2 journées suivantes.

Mardi 20 septembre
Pourquoi recenser les cétacés aujourd’hui ? Quelles leçons de la très longue période de la chasse baleinière au Pays basque puis dans le monde ?

Le cadre du sentier littoral entre Bidart et Guéthary nous a permis d’aborder ses points face aux quelques vestiges Atalaye, Chapelle, Four à graisse.

Certaines espèces comme la baleine de Biscaye ne se sont jamais « remises » de cette exploitation. Elles sont vouées à disparaitre. D’autres ont vu leur population se reconstituer. Une meilleure compréhension de la dynamique des populations (variation d’abondance) peut être illustrée par l’histoire de cette exploitation.

Comment classer ces cétacés par l’anatomie comparée ? petit jeu à partir d’images sur plusieurs espèces.

Mercredi 21 septembre
[Nous nous levons à 6h30, pleins d’euphorie à l’idée de rencontrer les baleines et dauphins dont nous parlons en boucle depuis 2 jours.

Départ en véhicule utilitaire à 7h15 pour le port d’Hendaye avec le pique-nique et les boissons pour la journée en mer ainsi que les jumelles et l’appareil photo. Juste un « petit oubli » : la tablette qui est restée branchée dans le salon !!!

Des touristes se joignent à nous sur le bateau ainsi qu’une bénévole spécialiste de l’observation de cétacés.

Installation à bord et départ du bateau à 8h10.

Nous organisons les équipes de veille sur la plateforme en hauteur à l’arrière du bateau et commençons notre observation renforcée par l’usage des jumelles. Nous scrutons fiévreusement l’océan pendant de longues heures à raison d’1h30 de veille par binôme, suivie d’une pause de 45 mn.

Plusieurs personnes commencent à montrer des signes de mal de mer à l’étage en dessous. On les reconnait facilement car ils ont chacun un petit seau bleu qu’ils promènent lors de leurs déplacements sur le bateau :(

L’attente est emmaillée de nombreux grignotages et boissons chaudes et froides car la Faim est une des causes du mal de mer avec la Frousse, le Froid et la Fatigue, c’est la théorie des 4 F.

La matinée est rythmée par quelques fausses alertes et le ramassage de déchets flottants.

Après une matinée très froide, le soleil est de retour et nous apprécions vraiment de pouvoir ôter nos bonnets et vêtements chauds. A l’issue de la dégustation des cakes du déjeuner, à 13h49 un souffle est identifié au loin devant le bateau. Nous sommes tous en alerte maximum.

Nous observons plusieurs autres souffles interrompus de séquences de 10 à 12 mn d’attente. Une photo du dos de l’animal nous permet d’identifier un rorqual commun d’environ 18 m.

Très peu de temps après à 14h59 nous apercevons quelques ailerons assez loin droit devant le bateau, cette fois ce sont des dauphins. Le bateau se déroute pour s’approcher d’eux. Nous avons pu les observer de près et déterminer que le groupe était constitué de 2 espèces différentes : des dauphins communs et des dauphins bleus et blancs. L’euphorie règne à bord.

Afin de ne pas déranger les dauphins, nous décidons après 10 mn d’observation de reprendre notre route.

Le calme est revenu à bord, pas d’autre observation jusqu’au retour à quai à Hendaye à 18h30.

Retour en véhicule utilitaire jusqu’à notre villa à Saint Jean de Luz.

Douche, préparatifs du diner et du repas du lendemain

Isabelle et Charlène

Jeudi 22 septembre

C’est aujourd’hui notre troisième journée de navigation. Nous passons huit heures sur l’eau avec une météo favorable. Nous avons donc une bonne « détectabilité ». Et nous avons aussi l’expérience d’une grande journée d’observation après dix heures passées la veille à sillonner le bord de la grande faille de Cap Breton ; secteur où nous revenons ce jour.

Mais la mer est vaste et l’horizon infini ! Chaque vague ou petite écume parait être le signe d’une présence animale. Et notre œil n’est pas encore vraiment exercé… Nous succombons souvent à la « Delfinomanie ». Des dauphins, on en voit partout !!! Heureusement qu’il y a l’œil aguerri d’Anne et de l’équipage, la veille prolongée d’Appoline, qui détectent au-delà du visible, loin devant, la présence, souvent confirmée d’animaux.

Et ce jour-là nous avons le plaisir d’observer au loin, en fin de matinée, le souffle de baleines ! Des Rorquals. Les plus chanceux d’entre nous verront trois fois ce souffle !!! Mais il est impossible de savoir s’il s’agit d’un ou de deux spécimens. Et impossible aussi de savoir dans quelle direction ils se déplacent. Nous avons beau scruter l’horizon, devant, derrière, à gauche à droite… tenter de se rapprocher sans déranger… A ce jeu de piste, nous nous sentons tout petits. Ils sont maîtres des lieux et n’ont pas décider de faire notre connaissance. Nous reprenons donc notre cap. Nous ne pouvons qu’admirer leur liberté et méditer sur la relativité des choses. Cette recherche/observation interroge notre rapport au temps et à l’espace. Il nous enseigne ainsi la patience, seule attitude avec la veille et la vigilance, à garantir la découverte.

Grâce à cela nous pourrons observer dans l’après-midi, une troupe de dauphins en « déplacements ». Nous avons la joie de pouvoir les suivre, en parallèle de leur chemin, à bonne distance, sur un long moment avant qu’ils ne disparaissent pour poursuivre leur route sans nous.

Mais la tâche est ardue de savoir reconnaître les espèces : dauphins communs, dauphins bleus et blancs, grands dauphins ? Et aussi de les décompter ! Comment savoir estimer le nombre présent, qui varie au fur et à mesure de leurs apparitions, un coup dessus, en coup dessous ? Heureusement que nous avons huit paires d’yeux dans le groupe, soutenus par l’équipage ; Et que les appareils photos crépitent pendant que les jumelles scrutent le détail des « capes » et des ailerons.

Les photos seront précieuses, au retour, pour valider les hypothèses que nous faisons et les consigner dans la base de données. Car scruter ces animaux qui apparaissent et disparaissent, sans savoir où ils vont ressortir n’est pas chose facile ; Sans compter que la vision dans les jumelles tangue avec le bateau !!! Heureusement que nous avons, à peu près tous, le pied marin…

Nous rentrons le soir avec la somme de données qu’il nous faudra traiter ; Mais aussi émerveillés par la rencontre avec ces animaux. Nos rêves d’enfants se sont concrétisés aujourd’hui. Nous avons vraiment vu danser les dauphins et le souffle mythique de la baleine.
Catherine

Vendredi 23 septembre
Cieux couleur anthracité, mer brillante, impressions d’embarquer sur une autre planète. Presque, en fait, la planète Mer si ce n’est qu’elle est devenue familière au fil des jours.

Mer calme propice à la recherche des animaux par les hydrophones. çà siffle au cap 180°, dans les aigus. Changement de cap immédiat.
Un premier groupe de dauphins, des dauphins bleu et blanc.
Un second, des dauphins communs cette fois.
Surprise de rencontrer ces animaux mais aussi belle surprise de prendre conscience de nos progrès en identification.

De retour, des ailerons, pas comme les autres : le Grand Dauphin. Ceux là nous ne les avions pas encore croisé et d’ailleurs, cela ferait presque un mois qu’ils n’ont pas été observé dans la zone. Un retour après l’été ?
De retour à quai, nous filons vers Bidart pour une page culturelle : un village basque c’est une place autour de laquelle se dressent une église, une maison commune et un fronton de pelote.
Pas seulement : un petit verre de boisson locale.

Samedi 24 septembre
Il pleut et il pleut et cela tombe bien car après toutes ces explorations, il nous faut bancariser nos données sur une plateforme scientifique, finir le tri des photos, un peu de shopping à Saint Jean de Luz.
Et de longues heures de bilans sur cette expérince de séjour scientifique.
La tempête siffle, pas de ballade nocturne.

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